vendredi 25 janvier 2013

Good Morning GAMBIA...



Me voici encore à la sortie d’une semaine au bout du monde, coupé des actualités internationales et françaises. J’apprends à l’instant que Florence Cassez vient d’être libérée.
Après le dernier billet, j’ai finalement opté pour rejoindre St louis par Taxi 7 places (une 505 break d’au moins 40 ans). Je voulais vraiment faire le parc Djoudj et voir St Louis.
Pas déçu du parc Djoudj. C’est un des parcs d’oiseaux les plus importants au monde (le 3eme) et offre une belle panoplie d’oiseaux migrateurs en hivernage au sénégal : pélicans, divers échassiers, flamants roses, … et autres varans et Boas. Une émotion particulière pour le vol des pélicans, d’une impression de légèreté, de souplesse … comme quoi, on peut paraitre lourd et empoté mais garder une certaine grâce à se mouvoir … !!! (ca, c’est dit)
Pour la ville de St Louis, il est dommage de voir autant de détritus à l’air libre, en bord de rivière et mer, car ça donne une mauvaise image de la ville, qui part son passé possède de belles demeures de style colonial et pourrait être mieux mise en valeur.

Retour par minibus 18 places, à Thiès qui est une ville étape aux carrefours des routes de l’EST-OUEST et Nord-SUD.
Je descends vers le sud et la petite côte, avec escale à Nianing.

Je poursuis ensuite sur l’ile de FADIOUT, qui est connu pour être l’ile aux coquillages. Soit disant, construite « entièrement » de coquillage (j’en ai des doutes quand même) et qui a beaucoup de charme, même si les cochons et moutons pataugent dans l’eau. (C’est moins bucolique que les reportages TV que l’on peut voir). Le tout dans une tranquillité et un accueil sympathique des habitants qui invitent au thé, bien agréable après les sollicitations pesantes des « antiquaires » (vendeurs de souvenirs) de Nianing, St Louis et DAKAR.
Et ainsi, commence l’immersion vers un profond Sénégal. En regardant la CAN à la TV du bistrot je fais connaissance avec Pascal, un guide local, qui me pistonne pour un hébergement chez son copain Ibrahim à Djifère, à la pointe du Sine-Saloum.

J’arrivele lendemain chez Ibrahim, après 40km de belles images de pistes rouges et lacs salés, et lui-même me pistonne pour un plan afin de rejoindre la Gambie avec une pirogue sans reprendre la route et devoir contourner le Delta par kaolack. Voilà un bon plan, qui m’économise 3-4 jours de vélo et 150-180km env. mais il faut le faire en 2 jours avec une escale à Bétanti, qui n’est joignable qu’à marée haute. Ok, c’est parti…
Je reste quand même 2 jours sur Djiféré et je suis hébergé avec 3 français qui passent 6 mois d’hiver sur Djifère et travaillent les mois d’été sur les marchés du Sud de la France. Je retrouve un petit coin de France et ses traditions avec l’invitation à l’apéro, pour lequel j’ouvre la boite de paté Henaff que j’avais en provision de bord… et comme me disent les 3 gaziers : « Du Henaff au Sénégal, c’est mieux que du caviar !!! » (je ne l’invente pas !!!)
Pas d’électricité sur Djifère. Les autorités ne veulent pas y investir car ils jugent le village condamné par la montée des océans. Les raz de marée de 1985/87,qui ont fait perdre 900m de digue, en témoignent. Par contre, il existe quand même quelques panneaux solaires et groupes électrogènes pour subvenir aux besoins pressants, c’est-à-dire … recharger les téléphones portables, et suivre la CAN sur la TV de la salle de projection du village.

Jour J, pour partir vers la Gambie. 1er trajet vers Bétanti, sur une pirogue qui prend l’eau de toute part. Ce ne sont pas des infiltrations mais bien des voies d’eau, je croise les doigts pour que le mousse qui écope, ne faiblit pas et garde le rythme pendant les 2h de la traversée et nous arrivons à la nuit tombante sur Bétanti, avec hébergement chez l’habitant. (proprio de la pirogue).
2eme étape, le lendemain matin. Réveil à 4h15, et départ à 5h00 à marée haute. Très bien !!! La pirogue, part donc  à 7h15 et non plus en Gambie (à Barra) mais au Sénégal (à Missira), car on m’explique que la pirogue de Gambie ne partira pas ce matin et peut-être seulement cet après-midi, mais que pour moi c’est mieux d’aller à Missira… Bon, OK alors, maintenant que je me suis levé et que je suis dans la pirogue !!! Cela dit, ça me permet de me faire une belle virée dans l’intérieur du Sine Saloum au soleil levant. Rien que cela valait un levée matinal
En débarquant à Missira, 2 personnes différentes (sans se concerter) me déconseillent de prendre mon vélo, sur les petites pistes, à cause des ‘truands’. Compte tenu, qu’en plus  ce sont des pistes de sables, il est donc plus sage de rejoindre Karang, à la frontière Gambienne, en taxi-Brousse.

Une fois passée, assez facilement les obligations douanières et reçu un grand « GOOOOD MOOOORNING » du douanier. « Good Morning Gambia », je reprends donc la route sur mon bolide (plus de doute sur la chambre à air)
Après 5km d’une belle route et d’une belle allure, je me retrouve à un barrage routier. Je me fais arrêter, alors que je ne l’étais jamais au Sénégal. 1er intervenant habillé en civil, pour un contrôle du visa. OK, tout va bien. 2eme intervenant, un jeune et toujours en civil, pour contrôle de stupéfiant et recherche de drogue. Et, c’est parti pour la fouille de l’ensemble de mes bagages. Boites après boites, plaquettes après plaquettes, trousses de toilettes, trousse à pharmacie, à la recherche de petites pilules, gélules et de médicaments illicites. Il tombe sur LOPERAMIDE et DOMPERIDONE, pour lesquelles il me dit : «for that, you need prescription or you arrest »… Pas le moment de la déconne, j’ai bien saisi le sens de la phrase… et … Heureusement, que j’avais avec moi l’ordonnance du Docteur Lautridou, faite la veille du départ à 21h… « au cas où…» et c’est vrai que les Affaires Etrangères le précisent dans leur site internet qu’en Gambie ils ne plaisantent pas avec les médicaments sans ordonnance. Même si par moment, les Aff-Etr ont tendance à forcer sur leurs conseils, sur ce cas présent ils ont vu juste.
Finalement, passé les 45-50 minutes de fouille, je reprends mon vélo et direction Banjul. Je dois admettre que les kilomètres qui ont suivi, j’avais bien les mains sur le guidon mais la tête ailleurs, dans mes pensées. Sans cette ordonnance, c’est sûr que j’allais vers de belles et grosses emmerdes, façon XXL, et se dire qu’un voyage et un tel projet se joue parfois (ou souvent) à des détails et des préparatifs à ne pas louper, et cette fois le couperet n’est pas passé loin, à une ordonnance oubliée, perdue, chiffonnée, mouillée, illisible ...

Et donc, me voilà en Gambie, après 20 jours de Sénégal, avec de bons souvenirs de paysages, d’oiseaux, de belles rencontres avec Abdulaï, Pascal, Ibrahim, de la gentillesse, des sourires, des « toubab » criés par les enfants à chaque village, de belles tranches de vies africaines… et j’oublierai facilement les antiquaires, le plateau de Dakar.
Au prochain billet, je tacherai de faire un petit bilan après le 1er mois et peut-être une belle surprise, aussi.

PS : notez que je n'ai pas fait mention de la meteo au senegal, par courtoisie pour le foid que vous avez !!!

dimanche 13 janvier 2013

vers St Louis...


En même temps que j’écris ces premières lignes, j’apprends par la TV du camping où je suis installé à Thies, qu’il y a eu une intervention internationale et française au Mali. Il faut dire que depuis une semaine je suis coupé du monde, déjà immergé dans mon voyage et mes aventures au quotidien.

Dimanche, visite de l’ile de Gorée surnommé le « St Tropez » de DAKAR dont quelques célébrités françaises possèdent des villas, à tel point que le gouvernement sénégalais limite actuellement les acquisitions étrangères. Belle ballade, belle visite surtout la maison des esclaves et même si le dimanche est le jour des TO de Sally qui remonte sur DAKAR pour éviter les embouteillages de la semaine.


Lundi matin, je démarre donc réellement mon tour depuis la place de l’indépendance à DAKAR … au Km0 de la borne, comme un symbole.

Je remonte en vélo jusqu’au lac Rose qui se situe environ à 35-40km de Dakar. A la fois pour une étape qui me remontera sur St Louis et pour voir le lieu mythique de l’ancienne arrivée du PARIS-DAKAR. Dès le 1er soir, en faisant connaissance avec Abdulaï, il m’invite à assister à un concert de musique Sénégalaise qu’il donne avec son groupe à l’hôtel voisin. Il est professeur de Djembé, ses doigts durcis par la peau du tambour en témoignent. Il m’invite aussi à venir avec lui faire du Quad, en tant que passager, le lendemain matin car il guide un groupe de français dans les Dunes du Lac, et pour finir il m’informe de l’Arrivée de l’AFRICA RACE dans 2 jours… A peine arrivé au Lac Rose, je décide donc de rester, non pas un soir pour dormir mais bien 3 jours.

Très belle balade en quad dans les dunes, superbes paysages, bon délire sur le Quad à la fois sur la plage et sur les dunes … et sur 2 roues !!!

L’arrivée de L’Africa Race a lieu le lendemain. C’est un peu la fête au Village, même si les locaux diront que rien ne remplacera l’arrivée du mythique DAKAR. Et pour cause, l’économie est durement touchée par cette annulation du DAKAR. Aux grandes heures du DAKAR il y avait jusqu’à 5000 personnes sur places pendant plusieurs jours, les hôtels faisaient le plein, les vendeurs de souvenir faisaient en 3 jours leur chiffre d’affaire de l’année (vendre beaucoup et de gros objets que pouvaient ramener les camions d’assistance). Aujourd’hui des parties d’hôtel sont à l’abandon, les touristes viennent moins nombreux car on parle aussi moins du lac rose avec ses aventures dunaires. En vivant 3 jours au village des artisans et en discutant avec eux, je sens toute la nostalgie des années fastes et ils espèrent tous que l’AFRICAN RACE prenne de l’ampleur et redonne du business.

Africa Race, course organisée par René Medge, sur les cendres du DAKAR historique, avec comme participant Hubert AURIOL et en vainqueur auto l’éternel JL Schlesser, toujours lui.

Sur ces 3 jours, j’ai bien profité des levées de soleil au bord du Lac dans le calme du village. J’ai été accompagné par Abdulai, qui a bien pris soin de moi pendant ces 3 jours, pour que j’en profite au max. Une belle rencontre et réellement sincère de sa part.
 

 Je décolle et monte sur MBoro. Nouvelle étape sur la remontée vers St Louis. Mboro, petit port de péche au milieu de la grande coté, sans électricité, tout à la bougie... à l'ancienne. Lendemain matin, avant de repartir je regonfle mes roues… et « Psssiiiiff » sur la roue arrièr e (causée par ma pompe soit disant facile !!). Je démonte, la valve a lâchée à la base… Je répare avec une rustine sans conviction, ni résultat. Je prends ma chambre à air de rechange et constate qu’elle ne se monte pas (mauvaise valve pour ma jante de roue… et MERDE …). Je prends le taxi collectif pour remonter au village et tenter de trouver une enveloppe grande roue, et grosse largeur. Ce n’est pas gagné. Je trouve quand même l’enveloppe de 700, mais petite largeur. Je remonte, je regonfle sans être confiant dans le montage. Je décide quand même à midi, de reprendre la route et tente un coup de poker en prenant un raccourci par une piste. En 1, je ne trouve pas la piste . En 2, je prends la 2eme piste à 15km , derrière la mine, mais impossible car c’est une voie privée appartenant à la mine. Aller, retour à la case départ et en revenant que MBORO je constate que la roue se dégonfle lentement mais surement.
Le lendemain matin, le verdict est là … roue définitivement à plat. Je reprends la roue entière, les valves, les chambres à air et remonte au village, réparation sur place par les mécanos africains et même mieux, ils m’ont remplacé la mauvaise valve sur ma chambre à air de rechange. Là, où en bon occidental-consommateur, je cherchais à acheter une enveloppe neuve, les africains réparent l’enveloppe et sa valve… 1er leçon de vie africaine !!! Je repars, avec mes "Valves neuves et service gagnant". (Nb. Il faut la comprendre celle-là)

Bref, après 3 Jours restés sur MBORO, je décide finalement de changer plan. Je descends en vélo sur Thies avec 2 options.
- Soit j’abandonne ST louis, ce qui me fera mal. Mais remonter 3 jours avec le vent du SAHARA de pleine face, 3 jours sur place et redescendre 3 jours devenaient moins motivants. Par là, je mesure que le voyage à vélo est un voyage de passage, ou de détour et non un voyage pour aller/retour sur un point de la carte.
- Soit j’y remonte en Bus en laissant mes affaires sur Thies pendant 3-4jours.
Réponse au prochain épisode.              

Je lis soigneusement vos messages sur le blog et livre d’or. Je ne peux y repondre, mais continuer car ça fait réellement plaisir.

J'ai aussi déjà fait la rencontre d'autres routards. Jordi (un espagnol) qui a retrouvé Yem (un belge) et roulent ensemble depuis le Maroc. Et aussi Thibaut, sur la route de MBORO qui descendait sur DAKAR pour tenter de prendre un bateau vers l'AmSud.
Jordi devrait descendre plus au sud, vers Gambie, Bissau, et on essaiera de garder contact. Il me servira déclaireur en quelques sortes, sur les bons tuyaux et routes à prendre.

Voilà, je suis déjà bien plongé dans mon voyage et déjà bien occupé à mes taches quotidiennes. La santé va nickel (comme dirait Le Crom... humour du Roudourou) pas un seul soucis au tableau. ... En résumé, ça roule tout simplement !!!

PS : les photos sont bien en ligne maintenant que je maitrise mieux Picasa.

vendredi 4 janvier 2013

DAKAR

Me voici donc arrivé à DAKAR, mon point d'entrée en terre de Teranga et de l'Afrique.

J'en profite pour souhaiter une bonne et heureuse Année à vous tous.
Pour moi, j'espère que 2013 sera pleine de découvertes, de rencontres, de surprises, d'émotion, et bien plus encore. Quoiqu'il en soit, elle sera forcement inoubliable, alors autant qu'elle soit favorablement inoubliable.

L'arrivée sur DAKAR, c'est très bien passée. Vol à l'heure (même avec 20mn d'avance), colis et vélo transportés sans dégats, quant à moi j'ai fait un brin de causette dans l'avion avec mon voisin sénégalais, cuisinier dans le 94 et en congés pour 3 mois dans sa famille à coté de St Louis ...

Depuis 2 jours, j'ai remonté le vélo et fait le tour des plages de Yoff, de la pointe Ouest et un peu du Plateau de DAKAR.
Les 1ers contacts avec les sénégalais sont excellents, ça promet de bons moments en perspective. J'ai déjà eu affaire à Demba, qu'il se surnomme lui-même "Demba - le breton" ... un bon client !!! Il connaissait 2 mots de breton : kenavo et Yec'hed mat ... il a appris le "Bloavez Mad" de circonstance.

T°C aux environs de 27°C, temps légèrement nuageux ... et 1ere baignade.

Demain, je change de lieux et je pars sur l'ile de Gorée au large de DAKAR, pour ensuite attaquer la rémontée vers St Louis, avec une 1ere étape au lac Rose, pour un bain très salé !!!

Les titres de l'actu locale :
  • Voeux du président aux différents ministères, avec un joli discour musclé aux autorités des armées & sécurités. (un modèle du genre, façon "remontée de bretelles")
  • Demba Ba signe à Chelsea ... "pour faire comme Drogba" titre un journal sportif...

PS : Les photos sont maintenant en ligne. Cliquer sur Album-Photo dans la barre du haut